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COMMUNIQUE DE PRESSE

Communiqué suite à la mobilisation du 16 décembre 2023 contre un projet de bassine à Chaveignes.

21.12.2023

 

 

 

Ce samedi 16 décembre, 150 personnes se sont rassemblées proche de Chaveigne pour exprimer leur opposition a un projet de bassine porté par l'EARL* la Fontaine à Chaveigne et visant à stocker 88000m3 d'eau pour irriguer des céréales.

 

LUTTER POUR UN PARTAGE JUSTE ET DEMOCRATIQUE DE L'EAU DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENT CLIMATIQUE

La Confédération Paysanne a eu raison d'alerter sur ce projet. Le porteur de projet a indiqué l'abandonner notamment par souçi de rentabilité. Cette décision confirme les positions de la Confédération Paysanne comme quoi ces projets, en l'absence de financements publiques ne tiennent pas la route. Hors, sans être opposés à l'irrigation, nous réaffirmons que le partage de l'eau doit se faire de façon démocratique, en priorisant les usages. Lorsqu'on en vient aux usages agricoles nous demandons de flécher les droits de prélèvements et les financements vers des productions locales pour l'alimentation humaine, l'élevage paysan et des productions agricoles à forte valeur ajoutée et intensives en emplois. Ainsi, bien avant d'être "anti-bassine" nous sommes surtout pour un partage juste et démocratique de la ressource en eau dans un contexte de changement climatique.

Ce modèle des bassines est bien la continuation d'un modèle agro-industriel soutenu par la FNSEA*, et par l'Etat qui ne fait qu'accélerer les désordres globaux. Permettre à quelques uns de construire des bassines dans le seul but de pouvoir irriguer leurs cultures même en période de restrictions se fait au détriment des milieux et de leur biodiversité d'une part, mais également au détriment de tous les autres agriculteur.rice.s. En effet, au vu des ressources en eau, il sera impossible pour l'ensemble des agriculteur.rice.s d'avoir accès a de tels volumes d'irrigation. Par conséquent on ne peut pas donner ce privilège d'irriguer a quelques uns sans un véritable débat. Pour rappel actuellement environ 10% des agriculteur.rice.s irriguent leurs surfaces. La FNSEA* continue donc dans un déni des réalités environnementales. Elle encourage des investissements privés très important (853 000 euros dans le cas de Chaveignes). En plus d'organiser l'accaparement de la ressource par quelques uns, cela contribue pour le futur à rendre extrême difficile la transmission de ces fermes à des plus jeunes.

En ce sens c'est bien la FNSEA* qui défend une minorité et un modèle qui pousse notre système agricole dans le mur. Et c'est le fait de persévérer dans ce modèle en niant les réalités climatiques et le nécessaire partage de l'eau qui est "extrémiste".

 

LUTTER CONTRE LES MENSONGES DE LA FNSEA*

Cette séquence a mis en évidence les stratégies d'argumentation mensongères portées par la FNSEA*. Dans une interview donné à France Bleu par Mr Henri Frémont, Président de la Chambre d'Agriculture 37 (FNSEA*) qui a déclaré : ""Je ne sais pas quoi dire à un extrémiste. On est là pour produire de la nourriture. Mais c'est le pays dans lequel on est, où des ultras minorités arrivent à faire la loi et à remettre en cause des projets. Là on n'est pas du tout dans le cas des bassines qu'il peut y avoir en Charente. On est dans le cadre d'un étang, et des étangs, il y en a des centaines, voire des milliers dans le département".

Où sont les centaines d'étangs d'environ 3ha, bachés, avec du remplissage par pompage dans des cours d'eau? Pourquoi le mot "étang" n'apparaît pas une seule fois dans le dossier de 52 pages déposé par le porteur de projet? De qui se moque Monsieur Frémont en comparant ce projet à un étang?

Pareillement dans un article de la NR le porteur de projet a déclaré: "« Je ne faisais pas ça pour faire du maïs à outrance mais pour développer une culture légumière ».

Pourtant dans le projet qu'il a lui même déposé à la page 39, dans son étude économique il indique prévoir d'augmenter les rendements des cultures suivantes grâce à son ouvrage : Blé, mais, asperge, tournesol, pois...

Dans ce même document on se rend compte quel La culture d'asperge ne compte que pour 1,2ha sur un total 96ha devant être irrigué par les eaux stockées. Il est en revanche prévu d'utiliser l'eau stocké pour augmenter des rendements de 15ha de culture de mais.

De qui se moque donc ce monsieur quand il déclare qu'il souhaite développer une culture légumière?

Nous souhaitons donc alerter le public et la presse sur ces méthodes, largement utilisées par les représentants de l'agro-industrie pour créer de la confusion auprès du grand public qui est souvent éloigné des enjeux agricoles. Ceci dans le but d'empêcher un débat honnête. Ce sont ces techniques mensongères, ce déni des réalités environnementales qui sont à l'origine de tensions entre le monde agricole et une société civile de plus en pus consciente des enjeux.

 

ALERTER LA POPULATION POUR ETRE COLLECTIVEMENT EN VEILLE ET PRET A NOUS MOBILISER DES QU'IL LE FAUDRA.

Ainsi la Confédération Paysanne sera attentive, avec d'autres organisations, à tous les projets agro-industriels qui souhaiteraient s'accaparer pour des profits privés, la ressource en eau. Une veille régulière sera mise en place et, si nécessaire, des recours juridiques ainsi que des mobilisations militantes seront organisées. Et ce tant qu'il n'y aura pas de dialogue pour discuter d'une priorisation juste de l'eau en prenant en compte l'ensemble des usagers, y compris les milieux naturels et la réalité des effets du changement climatique dans les décennies à venir.

 

 

 

 


 


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