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AGRICULTURE PAYSANNE
25.06.2023

Retour sur la rencontre des Ami·es de la Conf'

Béatrice Rabot, membre des Ami·es de la Confédération paysanne nous raconte la rencontre organisée dimanche 25 juin à la Guinguette de l’Arrose- Loire, à La Riche.

Nous étions une vingtaine de personnes réunies à la guinguette de l'Arrose-Loire pour festoyer joyeusement avec Yolain, maraîcher qui conduit le Potager de Loire. Les débats suivants ont été organisés par l'Université Populaire de la Terre et par les Ami.e.s de la Conf.

L'après-midi a débuté avec la présentation du livre « La Condition terrestre » par les auteurs philosophes Sophie GOSSELIN et David GE BARTOLI, fondateurs de l'association l'Université Populaire de la Terre. Ce livre explore d'autres rapports au politique et à la façon d'habiter notre Terre.
Le droit romain s'est construit contre la nature, car il sépare la personne humaine de toutes les autres formes de vie et de l'inanimé. Le non humain est une chose appropriable : le néo-libéralisme et l'Etat-Capital, héritiers de cette vision, ont conduit à la surexploitation de la Terre. Nos propres corps sont réduits à une simple ressource et asservis par l'économie, pour produire une valeur abstraite échangeable et non pas favoriser la subsistance des populations. Ce monde-là n'a plus de sens.
Aussi comme repenser l'habitabilité de la Terre depuis nos corps, constitués par les relations nouées avec les autres vivants ? Le Peuple Maori de Nouvelle Zélande, pour reconquérir ses terres, demande la reconnaissance du fleuve Whanganui en tant que personne morale et  personnalité cosmopolitique : « Je suis la rivière et la rivière est moi ». Nous sommes indissociables des milieux de vie auxquels nous appartenons. Le peuple devient alors peuple-rivière ou peuple-montagne… De nouvelles institutions peuvent ainsi s'inventer : la démocratie citoyenne et représentative devient l'assemblée multispécifique d'habitants.

Le débat sur l'agriculture paysanne qui s'en est suivi s'est nourri de cette vision. Comment régénérer l'agriculture paysanne, aujourd'hui en déclin ? Peut-on envisager le partage de l'eau sans guerre de l'eau, peut-on s'affranchir de la lutte ? Que dire de Sainte Soline ?
Une voie se dessine : il importe que la communauté humaine se re-sensibilise très fortement au lieu qu'elle habite et qu'elle se réapproprie son territoire : ainsi elle peut « faire peuple ». Cette relation de co-affection aux autres êtres assoit la légitimité de ce nouveau peuple dans son rapport de force face aux instances existantes.
L'autre voie non territorialisée est le rapport de force avec les institutions concernées. Ainsi les Ami.e.s de la Conf participent au Collectif Nourrir pour faire évoluer la PAC**. Les Ami.e.s sont aussi partie prenante dans le Collectif de Sécurité Sociale de l'Alimentation. Il a été rappelé que la Sécurité Sociale instaurée en  1945 a été conquise par un rapport de force en faveur des résistants armés.  Aujourd'hui l'Etat dans ses dérives autoritaires voire fascisantes entreprend la destruction de la Sécurité Sociale, de l'éducation, et de bien d'autres aspects sociaux (le monde associatif etc.). Au sujet du partage de l'eau, les participants s'entendent sur le fait qu'aucun d'entre nous ne pourra faire l'économie de la lutte face aux forces productivistes.
Comme pour nous répondre le soir même sur France Inter, Edgar MORIN, à bientôt 102 ans,  nous exhorte à garder l'énergie de la révolte. Il affirme que son erreur de vie a été d'être pacifiste. Il nous invite à cultiver des oasis de fraternité, de convivialité, de réflexion et de résistance, à sauvegarder les forces de liberté et de conscience.

Béatrice RABOT
Amie de la Conf

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