PAC: La Conf'37 interpelle le ministre
Interpellation sur la PAC* de V. Peltier lors de la visite de Stéphane LE FOLL à la laiterie de Verneuil le 5 /11/ 2013
M. Le Ministre,
Lors de l'annonce de François Hollande sur l'avenir de la réforme de la PAC*, la Confédération paysanne et l'ensemble des paysans que nous représentons a été fortement déçue par votre manque d'ambition pour réorienter clairement les aides en faveur de l'emploi et de l'élevage.
Des éléments de la réforme sont intéressants (début de convergence des aides et soutien aux premiers hectares), mais si une partie du chemin est faite, vous n'avez su aller au bout de vos ambitions et utiliser les possibilités offertes par la Commission européenne d'un paiement redistributif fort sur 30 % de l'enveloppe du 1er pilier et immédiat et une convergence à 100% des aides en 2019.
Nous demandons que la majoration des premiers hectares ne se fasse pas de façon progressive et qu'elle soit dès 2015 à 20 % de l'enveloppe nationale.
Vous avez annoncé des aides couplées en faveur de l'élevage à hauteur de 13 %. La Confédération paysanne vous soutient dans ce sens, mais face aux choix que vous êtes en train de prendre, largement influencés par le lobbying de la FNSEA*, nous, paysans, sommes inquiets pour l'avenir de l'élevage français :
- Vous proposez d'introduire des seuils planchers pour obtenir les aides : à 30 vaches pour les vaches allaitantes et à 50 ovins pour bénéficier de la prime ovine. Par ailleurs, les génisses ne sont pas reconnues.
Cette proposition est scandaleuse puisqu'elle exclurait des aides 50% des éleveurs bovins viande et parce qu'elle pousse à l'agrandissement et à l'industrialisation des fermes.
La Confédération paysanne propose de mettre en place des plafonds plutôt que des planchers. Les aides doivent permettre de soutenir les plus petites structures au lieu de favoriser les mieux nantis.
- L'aide couplée aux protéines (2% du 1er pilier) devait venir soutenir les éleveurs en recherche d'autonomie, la Confédération paysanne reste vigilante que cette aide reste en faveur des éleveurs et qu'elle ne soit pas attribuée aux producteurs de luzerne déshydratée.
- Vous annoncez des aides plus importantes dans le 2nd pilier pour moderniser les élevages : les robots de traite et les grosses unités de méthanisation pourront être subventionnés.
Vous choisissez par cette orientation de subventionner l'élevage industriel et intensif plutôt que les éleveurs.
Le modèle que vous espérez pour les fermes françaises est-il vraiment celui de la ferme des mille vaches ? un modèle intensif et industriel sans projet agronomique qui tue les paysans ?
Par ailleurs, la confédération paysanne s'oppose également :
à la possibilité d'introduire dans le verdissement de la PAC* la rotation du maïs grain, maïs ensilage, maïs doux, une hérésie environnementale.
A l'introduction d'une aide aux fruits transformés qui bénéficient déjà de DPU* importants et qui ne sont pas dans le besoin
Si vous lâchez sur l'essentiel de la réforme, nous espérons que vous ne lâcherez pas sur la possibilité de mettre en place une aide aux petites fermes.
Ces petites fermes, créatrices d'emploi, créatrices de dynamique sur les territoires ruraux qui préservent à la fois la vie rurale, nos paysages et nos ressources naturelles.
Nous espérons que vous saurez entendre cet appel paysan pour la dernière ligne droite des négociations sur la réforme de la PAC*.