COMMUNIQUE DE PRESSE
Sécheresse : au-delà des dérogations, revoir le modèle agricole
08.10.2018La sécheresse, qui sévit en France depuis le début de l'été, a des conséquences catastrophiques pour bon nombre de paysannes et les paysans de la région Centre-Val de Loire. La situation est alarmante, elle va entraîner une année supplémentaire de graves problèmes d'affouragement pour les éleveurs et de développement de certaines productions végétales.
Pour les éleveurs, l'urgence à court terme est de nourrir leurs animaux. En effet, faute de pluie, les éleveurs distribuent depuis juillet les réserves de fourrage qu'ils avaient constitué pour l'hiver et, à ce stade, ils ne peuvent plus espérer compter sur le pâturage d'automne. De plus, le manque d'eau impacte la levée des semis de prairies, ce qui aura des conséquences sur la pousse de l'herbe au printemps prochain. Le manque de stock se fera donc également sentir en 2019 !
Dans un contexte économique déjà très difficile pour l'élevage, l'achat de foin à l'extérieur entraîne des coûts supplémentaires importants. D'autant plus que face à la demande, le prix des fourrages explosent et certains fournisseurs n'hésitent pas à spéculer sur cette matière première.
Afin de limiter ces coûts supplémentaires et faire rentrer de la trésorerie, bon nombre d'éleveurs sont obligés de se séparer d'une partie de leur cheptel. Mais cet abattage massif pourrait faire baisser le prix de la viande, impactant d'autant plus le revenu des paysans et des paysannes.
Les autres productions souffrent également de la sécheresse. En maraîchage, les pertes de récolte sont conséquentes sur les légumes d'hiver qui seront petits ou absents. En cette période d'intercultures, la météo ne permet pas de réaliser les semis de colzas et des couverts végétaux dans de bonnes conditions. Les levées pourraient être très aléatoires !
Face à cette situation, la Confédération paysanne Centre-Val de Loire demande :
Bien que nécessaires, ces mesures dérogatoires ne suffisent pas. La multiplication des événements climatiques impose un changement de modèle agricole, plus résilient et moins spécialisé. L'Etat doit user de toutes les possibilités que lui laisse l'Union Européenne en matière de mesures structurelles, en particulier pour les financements des mesures environnementales et climatiques. |
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