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ACTIONS SYNDICALES
22.07.2015

Un camion de lait bloqué pour interpeller les transformateurs !

22.07.2015 -
Des militants des Confédérations paysannes 36 et 37 et des sympathisants ont interpellé ce matin les industriels laitiers et les pouvoirs publics, via une action auprès de la coopérative laitière de Verneuil. Parce que la situation est grave. Parce que des mesures ponctuelles ne suffiront pas. Parce que seuls des outils de maîtrise de la production pourraient permettre le maintien d'un élevage laitier sur nos territoires, mais qu'aujourd'hui les transformateurs ne l'entendent toujours pas !

Ce matin vers 9h, dans militants confédérés du 36 et du 37 ont interrompu le circuit de collecte de lait de l'un des camions de la laiterie de Verneuil, l'empêchant de repartir d'une ferme située entre Charnizay et Obterre (37). C'est une quarantaine de personnes, paysans  du syndicat et citoyens, qui se sont déplacées pour alerter sur les difficultés de la filière laitière en particulier mais aussi l'élevage en général. Les trois éleveurs du GAEC et des représentants syndicaux ont pu expliquer aux nombreux journalistes l'objectif de l'action et les revendications.

Ce n'est pas la coopérative Verneuil qui était visée en particulier mais il s'agissait bien d'une remise en cause de l'organisation de la filière laitière dans son ensemble. Le système actuel basé sur des exportations en masse, sur la production de gros volumes à bas coût et surtout ses orientations actuelles sont inacceptables. Elles impliquent une « restructuration » de l'élevage laitier qui va se traduire par une diminution drastique des ferme et donc par une désertification des territoires ruraux.

La Confédération paysanne milite d'une part pour des actions à court terme avec par exemple un relèvement du prix d'intervention. Actuellement, l'état réalise des stocks de beurre et poudre de lait lorsque le prix d'achat du lait passe sous la barre des 215€/ les 1000l. En ce moment le lait est payé autour de 300€/ les 1000L et c'est déjà insuffisant !

Ce stockage permet une augmentation temporaire des prix. Mais, d'autre part, à long terme il faut que le prix payé au producteur lui permette de couvrir au moins ses coûts de production. Il faut mettre en place un système de régulation des quantités produites pour éviter le surproduction qui entraîne une baisse des prix. Mais aussi un système de « tunnel de prix ». Lorsque la limite supérieure du tunnel est atteinte, cela indique que le marché est porteur : la production européenne peut augmenter et une contribution (croissante avec le volume produit) pourrait permettre de financer les mesures de prévention des crises lorsque le marché mondial est dégradé. Quand on s'approche du bas du tunnel (mais tout en restant au-dessus du coût de production), c'est-à-dire que le prix payé au producteur est dégradé, un mécanisme de réduction obligatoire des volumes serait imposé.

Enfin, un autre élément incontournable pour sortir de cette crise à long terme est la mise en place d'organisations de producteurs transversales par bassin afin de peser dans la négociation des prix avec les industriels, les coopératives etc.

Après une heure d'attente, le président de la laiterie, M. Bruneau est venu sur place discuter avec les éleveurs. De nombreuses thématiques ont été abordées telles les exportations de la France, la sur-production, l'intérêt de donner aux consommateurs le coût réelle de production du lait etc. La Confédération paysanne regrette la position fataliste de la laiterie, qui admet que tous les éleveurs ne sortiront pas indemnes de cette nouvelle crise. Le syndicat est également très déçu qu'au lieu de se tourner vers les éleveurs pour travailler ensemble à changer le système (ce qu'on pourrait attendre d'une coopérative!), la laiterie mise sur le mirage de l'export et pense que la surproduction sera ravalée par la fin de l'embargo russe et le marché chinois de la poudre de lait. Tant que les transformateurs seront sur cette position, il y a fort à craindre que l'élevage laitier soit laminé. Et ce n'est pas en accusant seulement la grande distribution que la filière lait va s'en sortir. Seule une réflexion globale et une sortie de l'agriculture de l'OMC* permettra le maintien d'un élevage de qualité dans des campagnes vivantes.

Après un long temps d'échange, le laitier a pu repartir pour la suite de sa tournée.

Nous allons prendre connaissance des mesures proposées par le gouvernement pour aider la filière lait même si nous ne sommes pas du tout sereins quant à leur efficacité réelle. Nous communiquerons plus sur ce sujet dans les jours qui viennent.

Revue de presse locale :

- ouverture du 19h de France 3 du 22/07/15

- Nouvelle République du 23/07/15 d'Indre et Loire ou la Nouvelle République de l'Indre

- TV Tours

Et du côté de la Confédération paysanne nationale :

La matinale d'Europe 1

Le téléphone sonne (France inter),

Carrément Brunet (RMC)

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