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PAC
12.04.2021

Appel à mobilisation - La Confédération Paysanne se mobilise à Tours le 14 avril pour une PAC sociale et écologique.

12.04.2021 -
Mercredi 14 avril, 11h devant la Préfecture d’Indre-et-Loire, et dans le cadre d’une semaine de mobilisation au niveau national (Lyon, Rennes, Limoges, Strasbourg), la Confédération Paysanne organise un rassemblement à Tours. Amenez vos bottes avec vous pour les déposer devant la Préfecture afin de symboliser la diminution des paysan.ne.s depuis 30 ans et la necessité d'une PAC* ambitieuse socialement pour favoriser l'installation!

La Confédération Paysanne se mobilise à Tours pour une PAC* sociale et écologique.

 

Mercredi 14 avril, 11h devant la Préfecture d'Indre-et-Loire, et dans le cadre d'une semaine de mobilisation au niveau national (Lyon, Rennes, Limoges, Strasbourg), la Confédération Paysanne organise un rassemblement à Tours. Alors qu'un épisode de gel a frappé durement le monde agricole la semaine dernière, la Confédération Paysanne souhaite montrer l'urgence de construire une Politique Agrciole Commune (PAC*) qui permette aux paysan.ne.s de bien vivre de leur métier, de réaliser la nécessaire transition écologique et d'être plus résilient face aux aléas climatiques ou économiques. Avec le symbole des bottes vides la Confédération Paysanne souhaite montrer qu'une PAC* sociale ambitieuse est nécessaire pour permettre l'installation et le renouvellement des générations pour assurer notre alimentation future.

La réforme actuelle de la PAC* va permettre de donner l'orientation des prochaines années de l'agriculture française et européenne. Les enjeux sont énormes. D'ici 2030, tant l'urgence sociale pour installer massivement et transmettre les nombreuses fermes des paysan.ne.s partant à la retraite que l'urgence climatique auront sûrement atteint des points de non-retour. Or, les lobbys conservateurs œuvrent à plein pour le maintien de l'inégale répartition des aides PAC* et pour le déni de la situation écologique et sociale de nos campagnes et territoires.

La Confédération paysanne lance un cri d'alarme dans le but que la PAC* soit clairement élaborée pour des paysannes et paysans nombreux.

La PAC* doit être dotée d'une architecture sociale ambitieuse, condition sine qua non pour une transition agroécologique réussie et des campagnes vivantes.

Nos trois revendications fortes sont :

  • La revalorisation du paiement redistributif sur les 52 premiers hectares (20 % du premier pilier)

  • Le ciblage des premiers animaux et hectares dans les modalités des aides grâce à des mécanismes de dégressivité et un plafonnement efficace.

  • L'activation d'une aide forfaitaire aux petites fermes à 5000 € par actif avec transparence GAEC

 

  • Pour une valorisation des premiers hectares : stopper la course à l'agrandissement

 

Le corollaire de la diminution du nombre de paysan.ne.s est l'agrandissement des structures de production. Or, les aides PAC* sont versées à la surface et ont contribué à cette tendance délétère. Pour que ces aides soient davantage ciblées vers les actifs, il est primordial de revaloriser le paiement redistributif sur les 52 premiers hectares au maximum. Cela permet de soutenir davantage les petites et moyennes fermes et diminue l'encouragement à s'agrandir pour capter des primes PAC* supplémentaires.

La captation de primes PAC* faisant la majorité du revenu de bien des fermes, la PAC* devient décorrélée de la création de valeur ajoutée et est loin d'être un levier économique intéressant pour nos fermes et territoires.

« Plus on est gros, plus on touche d'aides PAC* » : cette logique absurde déconnectée des enjeux d'emploi, de santé, d'environnement, de biodiversité et de climat doit cesser. Elle délégitime aussi aux yeux de la société civile la politique publique qu'est la PAC* qui pourrait pourtant relier les enjeux d'agriculture et d'alimentation et améliorer la reconnaissance des paysan.ne.s au regard de leur apport au développement local.

Les aides PAC* sont aujourd'hui inéquitablement réparties, c'est un fait.

Selon les statistiques publiées en 2020 par l'Union européenne, 80% des aides PAC* sont distribuées à seulement 20% des bénéficiaires. Ce déséquilibre est aujourd'hui en France de 70% d'aides PAC* pour 30% de bénéficiaires.

Les aides publiques donnent un avantage économique aux plus grandes fermes qui s'accaparent les facteurs de production (terres agricoles, eau, paysage…) au détriment de la biodiversité et de l'environnement

Cette inéquitable répartition pénalise donc les fermes les plus vertueuses socialement et écologiquement. Ce sont pourtant, les fermes les plus créatrices d'emploi et de valeur ajoutée, les fermes aux pratiques les plus agroécologiques, les fermes répondant au mieux aux besoins alimentaires locaux. Ce scandale a assez duré !

 

  • Plafonner pour mieux répartir : pour des modalités d'aides équitables

 

Pour l'ensemble des aides directes, plafonner à un niveau cohérent par rapport au volume par actif est indispensable pour pouvoir cibler les premiers animaux et hectares, notamment sur les aides couplées. Le plafonnement et la dégressivité des aides doivent permettre de soutenir les fermes sans inciter à la captation de primes PAC*. Nous souhaitons que la France aille au-delà des règles de plafonnement et de dégressivité décidées au niveau européen, afin de favoriser une distribution des aides qui ne favorise pas les logiques d'agrandissement. C'est une nécessité de justice sociale : les sommes ainsi récupérées devront être réorientées vers l'architecture sociale de la PAC* (aide forfaitaire petit agriculteur et paiement redistributif).

 

  • Pour un traitement équitable des fermes françaises : réparer l'injustice des oubliés de la PAC*

 

Pendant que certain.e.s touchent plus de 100 000 euros d'aides PAC* par an, parfois pour un seul emploi sur une surface considérable, d'autres ne touchent aucune aide ou très peu d'aides alors que leur contribution à la vitalité socioéconomique des territoires est plus que notable en termes d'emploi et de fourniture d'aliments de qualité.

C'est le cas de nombreuses fermes maraîchères et arboricoles, de petites fermes d'élevage ou de polyculture, de producteurs.trices de plantes aromatiques et médicinales, de fermes apicoles…

Aujourd'hui 25% des bénéficiaires de la PAC* en France touchent moins de 5000 € des aides directes de la PAC*, 11% touchent moins de 1500 euros et un grand nombre d'agriculteurs sont quant à eux totalement oubliés par la PAC*.

Plus de 30 % des fermes françaises peuvent ainsi se définir comme petites fermes (voir encadré définition en fin de dossier) pour plus de 10 % des actifs. Mais, elles disparaissent progressivement, oubliées qu'elles sont des politiques publiques, contrairement à ce qui existe pour les TPE dans d'autres secteurs d'activité.

Ce n'est pas seulement une question d'aide au revenu derrière l'activation d'une aide forfaitaire aux petites fermes, mais aussi une question de redynamisation des territoires par la création d'emplois et la multiplication de petites fermes.

« Trois fermes valent mieux qu'une grande ».

En termes d'emplois, quand la Confédération paysanne annonce « Nous voulons un million de paysan.ne.s », c'est réellement l'horizon que la PAC* se doit de poursuivre. C'est un avenir souhaitable, désirable et faisable, si tenté que cette réforme de la PAC* réponde avec ambition aux enjeux posés aujourd'hui.

 

Pendant que certains du syndicat FNSEA* et du gouvernement parlent de « souveraineté alimentaire » sans volonté réelle de changement, la moitié des fruits et légumes consommés en France est importée. Les maraîchers et les arboriculteurs figurent parmi les grands oubliés de la PAC* alors que le message de 5 fruits et légumes par jour est asséné régulièrement sans qu'aucune politique publique soit mise en cohérence.

Recréer un tissu dense de petites fermes, c'est redonner du souffle aux territoires ruraux et engager un nouveau cercle vertueux.

 

La PAC* ne doit plus être utilisée comme un tiroir-caisse compensant la confiscation du revenu des paysans par la course aux prix bas imposée par un système économique néolibéral. Elle doit devenir une politique d'orientation et de leviers pour créer de la valeur ajoutée et de l'emploi. Il faut donc u ne architecture sociale forte pour redynamiser les territoires et répondre à l'urgence sociale et écologique.

 

Grâce aux quelques principes ébauchés ci-dessus pour une PAC* sociale, c'est tout un système productiviste et destructeur d'emplois qui bascule vers une économie créatrice de valeur et de lien social.

C'est aussi une PAC* qui fait faire du revenu, qui installe sur les territoires et qui essaime les bonnes pratiques. En effet, grâce à un tissu dense de fermes, on retrouve des territoires vivants avec des emplois induits entre autres dans les services publics, l'agroalimentaire et les commerces de proximité.

Et c'est aussi par des paysannes et paysans nombreux que nous pourrons réussir la transition agroécologique. Une architecture sociale forte accompagnée d'un "écorégime" qui mérite son nom et des moyens d'accompagnement des paysan.nes à la hauteur dans le second pilier de la PAC* permettra de répondre à l'urgence climatique de manière sociale et territorialisée.

 

Stop à la rente de quelques-uns sur le dos de milliers !

Nous voulons un million de paysannes et paysans !

Nous voulons des campagnes vivantes !

Emploi paysan, nature préservée : même combat !

Nous voulons une juste redistribution des aides PAC* !

Nous exigeons une PAC* pour des paysannes et paysans nombreux !

 


 



 

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